mardi 12 juin 2012

Envie d'écrire, en vie décrire.

Envie d'écrire, en vie décrire.


Mardi 12 juin 2012, sur-lendemain du premier tour des élections législatives, un peu plus d'un mois après l'élection présidentielle, et du discours de Tulle où François Hollande disait : 
- "Ce soir, il n'y a pas deux France qui se font face. Il n'y a qu'une seule France, une seule nation, réunie dans le même destin."

Premier constat, il n'y a pas une France réunie, ni deux France qui se font face, mais trois France dont je ne sais si elles s'ignorent, ou se défient.

Deux France, chacune d'environ 30%, une dite de "droite", une de "gauche" et une troisième France celle qui ne vote pas, et qui représente 40% de la nation.
40% d'un pays qui ne sais pas à qui confier son destin, ou pire encore refuse de prêter confiance à l'offre politique existante. La totalité des partis qui compose cette offre politique se désole à chaque élection de ce "non-choix", sans jamais se remettre en question, ni avouer un échec de la représentativité qui est leur fondement. Les règlements qui régissent les élections, sont d'ailleurs "cousus main" par les partis dits représentatifs, pour s'affranchir de cette majorité qui ne leur fait pas confiance, permettant également de masquer leur échec.

Dans ce pays qui adore les analyses orientées, et rapports en tous genres qui font plaisir, les explications fourmillent, concluants sur ce sujet à "qui ne dit mot consent" ou "c'est la faute des médias qui n'expliquent pas ou mal" ou encore plus facile, "il est impossible de plaire à tout le monde".

"Qui ne dit mot consent" : c'est ainsi qu'est faite la loi, par ceux qui sont élus pour faire la loi, circulez ! Il n'y a rien à voir!..

"C'est la faute des médias qui n'expliquent pas ou mal" : les médias parlent à leurs consommateurs qu'ils n'ont pas envie de perdre, les plus intelligents ayant compris que pour survivre il fallait vivre de polémiques sans lendemains quitte à en créer une nouvelle chaque jour.

"Il est impossible de plaire à tout le monde" : parce que comment voulez-vous gouverner un pays où il existe plus de 300 sortes de fromage et que ces fromages il faut les vendre aujourd'hui ? 

Un fromage et une polémique pour chaque jour de l'année, circulez ! Il n'y a rien à voir ! C'est une France sans lendemain, ce que le président élu qualifie justement de : "... réunie dans le même destin.", celui de n'avoir pas de lendemain.

Une France réunie autour de rien de commun, bel exemple de la théorie des ensembles, qui justifie qu'il faut diviser pour régner. Voilà comment la France se retrouve avec à sa tête une première copine de France maitresse ès-poids-des-mots-le-choc-des-photos.

Et la France dans tout cela, celle des rois et du général de Gaulle qui ont fait sa grandeur ? La voilà représentée par un président qui sur sa photo officielle se demande visiblement ce qu'il fait là, bien que satisfait d'y être. Puis il a des députés qui savent où ils veulent aller siéger, bien que nombre d'entre-eux n'iront jamais s'y assoir, là, où les 40% de français qui ne votent pas savent qu'ils seront oubliés à l'instant de l'élection, et c'est bien comme cela, puisqu'ils savent aussi qu'ils ne changeront rien à leur destin.

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